J’aimerais être le genre de femmes qui disent ne plus vouloir d’homme dans leur vie, qui embrassent le célibat et s’y épanouissent comme jamais.

J’aimerais rester totalement insensible à la gente masculine, ne plus voir leurs mains, leur dos, leurs fesses. J’aimerais ne plus embarrasser mon esprit de « Et si ? Peut-être que ? Il faudrait que j’ose...», de plans longuement élaborés mais jamais exécutés. J’aimerais détester les hommes, les voir comme des ennemis, des salops. J’aimerais les haïr pour vivre en paix.

J’ai encore tellement de choses à faire, à voir, à lire, à découvrir. Je ne veux plus connaître les décisions à deux pour tout, tout le temps. Les concessions qui font que vous ne faîtes jamais ce que vous voulez réellement. Je veux vivre ma vie pépère-tranquille avec un cœur qui ne bat que pour irriguer mes organes mais…

Il suffit d’un regard… d’un putain de regard pour que je sois prête à aliéner ma vie entière. Bon, pas n’importe quel regard non plus, un de ceux qui vous transpercent, qui volent votre âme. Un de ceux qui font que vous vous sentez unique, extraordinaire, vivante. Un de ceux qui font que vous vous retournez pour voir qui est regardé comme ça… « ah,c’est moi… oh !»

Oh… comme je suis entrain de rougir. Oh ! Comme je suis entrain de perdre tous mes moyens et faire n’importe quoi ! Et oh !! Comme je suis entrain de dire tout ce qui me passe par la tête pour ne pas lui dire à quel point son regard me trouble.

Et puis, s’ajoute au regard, le sourire. Le putain de sourire de merde (pardon je suis grossière) ! Suivi du « ça va ? Tu as besoin d’aide ?» « D’aide ? Pfff, non pas du tout. J’ai juste besoin que tu t’éloignes et que tu baisses les yeux ou alors, que tu m’embrasses sauvagement mais comme nous sommes dans un contexte professionnel… la première option me semble plus judicieuse. » C’est grosso-modo ce que lui ont dit mes yeux… enfin je pense (parce que ma voix s’est contentée d’un « non, c’est bon »). Les différentes parties de mon être ne sont pas vraiment en accord. Mon cerveau veut que je sois une femme libre (libérée?) et indépendante mais mon âme aimerait tellement être pansée et dorlotée … quant à mon cœur, être réduit à son simple rôle de pompe ça l’ennuie profondément et je ne parle pas de ce que veut ma peau ça serait indécent. Alors quel message ont fait passer mes yeux ?

Quand j’ai vu l’individu sus-décrit s’éloigner et avoir un geste de joie (pensant que je ne le voyais pas), je me dit que je préfère ne pas savoir ce qu’ont exprimé mes yeux.

J’aimerais tellement être une femme libre mais à deux.