Incroyable mais vrai mais il y a deux personnes (des hommes, hein, lançons directement la polémique), avec qui j'ai des rapports cordiaux et détendus sans être amicaux, qui m'ont posé, depuis que je suis seule, des questions directes et pas du tout gênées sur ma vie intime. Alors, ok, les deux fois nous étions lancés, mes camarades et moi, en place publique, dans des conversations un peu lestes, où les "titres" fusaient, et on avait l'air de gens qui s'amusent, c'est irrésistible.

Mais quand même : hallucinant.

Au premier qui me demandait littéralement comment ça se passait, au lit, j'ai répondu que certain(e)s ont du mal à sortir de "leur" côté mais que pour ma part, j'avais fait le choix d'investir le milieu dès mes premières nuits en solo et de rayonner d'un côté ou de l'autre selon mon bon plaisir.

J'ai bien vu qu'il cherchait à relancer la conversation mais mon sourcil levé de daronne contrariée l'a convaincu qu'une urgence plus urgente l'attendait. Mes acolytes : morts de rire.

Le second a été encore pire puisqu'il m'a demandé si, à mon âge[1] je n'avais pas peur de... enfin... (entendre : ne plus jamais passer à la casserole). Je lui ai suggéré d'avoir une conversation instructive avec sa copine au sujet de l'immense facilité qui nous est offerte, à nous aussi, les femmes, de se passer d'un partenaire pour arriver à un résultat potentiellement meilleur.

Et que par ailleurs j'avais la chance de partager mon lit tous les soirs avec Obiwan Kenobi, donc bon. Ca va pour moi, merci.

Il se trouve qu'Obiwan est mon chat et que c'est un magnifique roux aux yeux ambrés, tout en muscles. Cette nuit encore, il était allongé contre moi, sur le dos, de tout son long et je me disais "oh, mais comme c'est mignon, il se comporte comme un doudou". Pendant que dans sa tête il clamait "Je suis le maître du plumard, femelle, respecte moi mais gratte moi le bidon d'abord".

Non mais c'est vrai, quoi (pour en revenir au point précédent).

Si l'objectif est strictement de performance, l'homme est superfétatoire dans le process.

En revanche, le désir dans le regard de l'autre, la tendresse, la connexion entre deux peaux, ce qui se murmure, l'avant, l'après, les sourires, les fou-rires, l'invention d'un langage à deux...

(Pas sûre que ni l'un ni l'autre n'auraient compris ce que je raconte, j'en suis terriblement désolée pour eux. enfin surtout pour leurs camarades de plumard)

Note

[1] Ce qui est d'autant plus ironique que je pense qu'il me croit beaucoup plus jeune que je ne suis, mais aux yeux des jeunes paltoquets, passé 35 ans, c'est la grande vieillesse qui commence.