C'est beaucoup de ma faute, tu sais ?

J'étais tellement occupée à batailler ailleurs. J'ai voulu croire que je serais capable de gérer un peu de léger trouble. J'ai laissé grandir ce truc sans vraiment me rendre compte à quel point. Ou sans vouloir me le dire.

Et tu t'es fait une place qui est si importante pour moi, maintenant... je ne veux pas être ton problème de demain, voilà. J'ai juste envie d'être quelqu'un qui apporte quelque chose de joli, pas du chaos indésirable.

J'aimerais bien savoir ce que tu as dans la tête. T'as qu'à demander, me dira-t-on, mais, ça va sans doute te faire rire, dans ce genre de situations, je ne crois pas aux mots. Je crois que chacun va faire des phrases, se cacher derrière des mots au lieu de se parler vraiment, que chacun va se construire une défense qui le repositionne dans un rôle acceptable. Je crois qu'on se fait souvent plus de mal que de bien dans les grandes discussions à chaud.

Je n'ai pas envie de t'abimer à t'écouter me dire des choses très raisonnables. Je n'ai pas envie de lire de toi des choses que j'ai entendues d'autres. D'autant que la seule fois où j'ai vaguement posé une question, tu as éludé. Ok c'était il y a "longtemps".

Je crois aux actes, aux faits, à la cohérence. Ca ne va pas trop nous aider dans l'instant précis.

Les conversations solennelles c'est pour les moments heureux, la tête sur l'épaule ou sur l'oreiller, quand on se raconte mutuellement le mythe fondateur, quand on se fabrique de jolies déclarations. Pas pour que tu me dises "merci, mais non merci".

(Je sais, je suis cinglée, j'ai peu dormi, ça ira mieux, la logorrhée va se tarir, un jour où l'autre).

Ce en quoi je crois aussi, c'est à tout ce qui existe. Aux moments qu'il nous reste à vivre, parce que là, tu vois, sans toi du tout, j'ai pas envie. J'espère que toi non plus. Ou toi aussi. Enfin tu vois.

Alors voilà.

Je n'ai envie que de bon, pour toi.