L'autre jour, un camarade de déjeuner et commentateur habitué de ces lieux me demandait si par hasard, je n'étais pas un peu cœur d'artichaut. J'ai commencé par lui faire des yeux grands comme des soucoupes, car dans ma tête, allez savoir pourquoi, ça voulait dire : changer de crush comme de culotte (je change quotidiennement de culotte). Et, sans doute pour des raisons de : "ce sujet est une constante approximation dans ma tête", j'ai un mal de chien à admettre qu'artichaut ne s'écrit pas artichaud.

Une fois tous ces sujets traités, reste le fond (ahah, justement) du sujet : non, ce n'est pas très difficile de me toucher au cœur. Pas seulement en amour, dans tous les registres des rapports humains. La vie est trop courte pour se planquer en embuscade derrière des armures et barricades, qui plus est je suis dotée d'un plutôt bon instinct ; je sais rapidement qui me fait du bien ou pas.

Par ailleurs je ne suis pas sûre d'être capable de défendre la nécessité d'un classement par genre en littérature, alors vous imaginez bien que pour les gens dans ma vie, c'est encore pire. Par exemple, il y a une personne dans ma vie, la description la plus précise que je peux faire de ce qui nous lie c'est : "Bah. Je connais une personne.... geste d'impuissance à décrire ou définir et moue déconcertée mais quand même heureuse".

En plus, j'aime tout particulièrement les gens qui n'entrent pas dans des catégories (y compris ceux qui tentent de payer un repas en passe Navigo, avec un magnifique geste de lâcher de carte qui vaut un 10/10 en note artistique).

Vous voyez le bordel.

Alors oui, il y a des fois où ça a généré des choses désagréables. Astuce : je sais d'avance que ça ne va pas me tuer. Je préfère vivre ce qu'il y a à vivre en sachant que je vais parfois pleurer, avoir mal. Mais aussi le souffle coupé par un instant d'émotion. Il y a aussi des loupés d'alignement de planètes ; du coup j'ai eu et j'aurai encore probablement des amireux.

C'est le jour où je serai blindée, insensible et inaccessible qu'il faudra s'inquiéter.