C'est un sujet qui n'arrête pas de revenir dans plein de conversations avec plein de gens différents, dans des situations différentes, cette année. C'est quoi, en fait, la fidélité ? Quand est-on fidèle et quand ne l'est-on pas ? Surprise (non !) la team cis hétéro et la team LGBTQIA+ ne sont pas complètement d'accord sur le sujet (dans les grandes masses, je segmente approximativement).
Moi ? J'ai longtemps confondu jalousie et insécurité. Je trouve saine la posture d'un accord mutuellement consenti sur ce que doit être la règle du couple "en cours" et je me retrouve beaucoup moins sur la fermeté du côté hétéro ("ce que tu fais que tu ne ferais pas devant ton/ta conjoint(e), c'est de l'infidélité", en résumé), tout en étant pas vraiment sûre de comment je vivrais les choses, d'un côté ou de l'autre.
Je n'ai jamais franchi ce pas quand j'étais en couple.
En revanche je ne peux pas vraiment dire que j'ai été complètement innocente quand je ne l'étais pas (en couple, pas innocente, suivez !) On ne va pas faire l'inventaire de mes fraques mais me revient en particulier le souvenir de JM (un autre, mais qui partageait, à l'époque des faits, avec celui dont j'avais parlé ici, un effet mâchoire décrochée quand il entrait dans une pièce).
Il se trouve que j'avais passé mon année de cinquième à baver sur sa beauté juvénile ; son indifférence était totale. Il accusait réception de mon existence car ma mère était sa prof d'anglais, c'est un des élèves dont elle se rappelle le nom des décennies après, en raison de son caractère affirmé de mauvais sujet - mais irrésistiblement drôle. Bref, rien n'est arrivé à ce moment, évidemment (d'autant que je devais avoir 11 ans).
Je l'ai croisé par hasard une dizaine d'années plus tard. Je savais par des copains communs qu'il était sur le point de se marier (avec qui ? Aucun souvenir, je ne me souviens même plus si je la connaissais ou pas). Il se trouve que je faisais une fête chez mes parents - sans eux - quelques jours après, je lui ai proposé de passer, sans attentes particulières.
Il n'est pas venu à la fête.
Il a tapé au carreau plus tard dans la nuit, pendant que je rangeais, et ça reste à ce jour comme la meilleure nuit de galipettes dans mes souvenirs.
Voilà.
J'aurais pu me battre la coulpe ; j'ai toujours considéré que c'était sa responsabilité et pas la mienne. Je ne pense pas que cette chouette nuit ait changé quoi que ce soit à son bonheur conjugal à venir. On s'est parlé il y a peu sur LinkedIn, comme des adultes. De ma mère, surtout (devrais-je être vexée ???)
Et ce qui me revient quand je pense à cette nuit-là, c'est que ça valait la peine d'attendre (comprenons-nous, je ne l'ai pas vraiment attendu) dix ans pour boucler la boucle, on en a mieux profité que si on avait été des ados maladroits - et beaucoup trop jeune, dans mon cas.
Si c'était à refaire ? Aucune hésitation.
Je ne suis pas une fille très sage.
Je vais te ressortir ma bonne vieille définition de la fidélité : « la fidélité, c’est ne pas aller au delà des limites que l’autre a fixé pour soi ». Je n’en ai jamais trouvé de meilleure…
Et absolument d’accord avec toi sur la non-culpabilité de la tierce personne !
Orpheus ça rentre dans la grande catégorie qu'avec une ancienne cheffe on appellait : "à qui appartient ce problème ? " :D
Pour moi la fidélité c'est les accords qu'on a avec la personne, et ne pas les franchir. Peu importe sur quoi en fait.
Si on s'est engagé après un dialogue à ne pas faire telle et telle chose, alors on ne fait pas et si on les fait alors on est infidèle. Si on demandait de ne jamais parler à une autre et que sinon c'est de l'infidélité, je refuserais ce genre d'accord. Et je le ferais bien savoir, libre à l'autre de s'en aller si c'est un accord que cette personne exige.
Par contre si ça m'a semblé correct de promettre de ne pas avoir de contact sexuel avec quelqu'un d'autre, et que finalement j'en ai, alors selon mes propres standards je suis infidèle. Et c'est la même chose pour ce que je demande à l'autre personne. Si cette personne m'a dit que c'était d'accord de ne pas s'intéresser activement et amoureusement à une autre personne et mais cette personne le fait, pour moi c'est une infidélité.
Après on va pas se mentir même s'il y a pas eu discussion, au moment où on se dit classiquement en couple même sans en définir les limites, coucher avec quelqu'un d'autre c'est pas ok pour moi c'est de l'infidélité, quand on en a pas parlé. Je n'accepte pas le discours qui vise à dire que c'était ok tant qu'on a pas eu un non formel. Pour moi ça c'est surtout prétendre que c'est OK parce que ça arrange la personne qui fait ça, et avec mauvaise foi.
Oups il manque des mots de temps en temps à cause de la reconnaissance vocale mais j'espère que ça reste compréhensible
J'ai jamais compris le concept de fidélité (dans sa définition charnelle) et ce que ça peut apporter à un couple (mise à part la certitude que les enfants sont bien les enfants du mec). La jalousie est pour moi très proche d'un sentiment de propriété sur l'autre que je trouve malsain. En fait je distingue l'infidélité de la trahison. Tu couches avec un autre, c'est ton corps tant que tu te protèges, tu fais ce que tu veux par contre tu crées un second foyer et tu mens à tout va... là, c'est autre chose.
Pour ta nuit de galipettes, je suis tout à fait d'accord avec toi. Tu n'avais de compte à rendre à personne et il n'y a aucune culpabilité à avoir.
Merci de ton message Krysalia et je crois que j'ai tout compris !!
NP pour cette nuit là, écoute, ça rachète toutes les fois où on a fantasmé à mort sur un mec et c'était nul, dans la réalité ! Au final je crois qu'on fait toutes et tous ce qu'on peut avec ce qui nous tombe dessus, tout ne tient pas à une volonté de trahir ou de résister à une tentation, c'est juste que la vie est plus compliquée que ça. Mais ça, c'est la théorie :D