Alors c'était comment, ce voyage toute seule (me demandait-on à peine assise dans le train, et pas encore sur le territoire national) ?
Ma foi. C'était. C'est déjà beaucoup.
Ce n'était pas la première fois que je voyageais seule sans aller 'chez' quelqu'un, mais pas loin. Et la dernière fois remontait à une petite éternité.
C'était très libre. Il faut dire que la dernière fois que je suis allée à Amsterdam, j'avais une charge à traîner derrière moi. J'ai le souvenir de tous les endroits où je me suis engueulée avec lui encore pas mal cartographié. Donc : super d'avoir une occasion d'implanter de nouveaux souvenirs. Merveilleux de me déplacer, manger, changer le planning quand j'en ai envie et besoin, après une consultation avec l'intérieur de ma tête.
C'était aussi un peu difficile par moments. Pas sur la logistique mais ces instants où on est trempé jusqu'à l'os, qu'il fait froid, qu'on manque de courage mais qu'on sait qu'on va s'en vouloir si on renonce. Les encouragements, le soutien mutuel qu'on peut s'apporter quand on est plus d'un, ça m'a manqué, par bribes de quelques minutes. J'ai fait sans, hein. Mais oui, quelqu'un chez qui aller puiser du réconfort et à qui en envoyer (ou avec qui prendre la décision qu'on ne va pas se faire du mal pour le plaisir, de s'en foutre et d'aller se mettre au chaud à deux) c'est doux, et là ça ne l'était pas tout le temps.
Pendant tous les moments où j'étais "en action", je ne me suis pas ennuyée une seconde. Tant à regarder, à mélanger à mon dialogue intérieur, à relier à d'autres choses, à voir avec admiration, intérêt...
La soirée à l'hôtel était complexe. J'avais de quoi m'occuper, entre tri des photos du jour, écriture d'un mini compte-rendu tant que c'était chaud, télé, ordinateur, liseuse, sans ordre particulier. Autant j'étais contente de faire ma vie seule pour la partie photos / blog, autant je me serais bien réchauffé l'âme avec une présence aimée pour, notamment, me redonner du courage pour ressortir le soir. C'est compliqué, l'ambivalence, hein ?
J'avais, au moment où ce mini voyage me travaillait le cerveau, envisagé de partir avec une amie. Mais je crois que j'avais besoin de vraie, totale liberté (juste l'idée de trouver la bonne date avec les billets au bon prix, de se mettre ok sur le lieu où dormir, le programme...). Et pourtant, elle est facile à vivre, cette amie, et pleine de chaleur et de ressources pour se faciliter la vie. Mais c'était MON escapade, rien qu'à moi. Peut-être qu'on fera la prochaine ensemble, allez savoir. J'espère bien qu'on en aura l'occasion.
Peut-être qu'aussi j'avais envie d'être seule avec mes pensées, accompagnée souvent par l'idée de la seule personne avec qui j'aurais pu, éventuellement, sur un malentendu, avoir envie d'être. La seule aussi à qui il était impossible de même proposer cette idée. Chance, en 2025, il y a quelques façons pratiques de signifier à quelqu'un "je te pense". Autres que de pointer du doigt une jolie chose à regarder, de se parler en marchant dans les rues d'une ville peu familière, de chercher la main de l'autre dans l'émotion d'une découverte, ou la fatigue, certes. Ca n'est pas du tout pareil, mais ça n'est pas rien.
Alors ?
J'ai plutôt beaucoup aimé ce week-end même si je suis actuellement enroulée dans un châle chaud, en télétravail au lieu d'aller au bureau, les frissons du froid d'hier et de samedi encore un peu présents. Je crois que j'y ai trouvé à peu près ce que j'étais venu chercher, une réparation, une sensation de libération, de la beauté, du temps pour moi.
Il y aura une prochaine fois, j'espère bien. Seule, à deux, à trois, en bande... qui m'aime me suive.
Je me retrouve dans ton ambivalence de la solitude en voyage et un bilan toujours positif au final. Et avec le temps qui a passé sur mes souvenirs, je n'en ai finalement garder que le meilleur.
Ceci dit, une prochaine fois, je veux bien faire parti de ceux qui t'aime te suive ;-)
Luceluciole et même ça sera un grand bonheur (et merci de m'avoir sauvée de ce grand moment de solitude, à chaque fois que j'ai prononcé cette phrase dans ma vie je me suis retrouvée comme une conne avec personne derrière !!!)
Aller visiter Amsterdam est un de mes projets à moyen terme. Et j’envisage d’entraîner quelques ami·e·s dans mon sillage. 😉
Oh Tarvalanion j'espère que tu vas aimer Amsterdam aka QueerCity !!