Alors voilà, l'homme que j'aime regarder être heureux de loin (et loin de moi), ça fait un moment que je ne l'ai pas vu.

Un moment court par rapport à l'échelle de l'humanité, long par rapport à mon envie.

Ce qui ne veut pas dire que je suis sans nouvelles. Juste, ça fait un moment que je n'ai pas souri tendrement de l'intérieur en regardant son air sérieux quand il me raconte quelque chose, senti ce petit truc qui frissonne quand il sourit, goûté au plaisir délicieux de le faire rigoler, et inversement, ou encore savouré le son de nos rires qui se mêlent. Ni même profité de celui de sa voix sur ses mots.

La vie trépidante, toutes ces sortes de choses, que voulez-vous.

Or, j'aime nos conversations et le monde qui s'arrête autour de nous, jusqu'au moment où il se tait un peu, où il semble doucement se remettre dans l'orbite de sa vie normale.

J'aime ce que ça fait quand son énergie se mélange à la mienne.

J'aime me sentir pétiller de nos échanges, qui me font sourire tout le long du trajet retour et même un peu plus longtemps.

Même la vague tristesse qui me traverse, pas dans cette vie-là, meuf, ne suffit pas à éteindre la joie. Ni l'envie de la suivante.

(Et non, c'est pas la peine de me suggérer de lui demander !)

(Oui, j'ai fait des trucs absurdes comme me couper les cheveux seule en me disant que la période de vulnérabilité capillaire, par la loi de Murphy, allait provoquer une tombée de date.)

(Non, il n'y a personne, enfin pas lui, au Demain peut-être.)