Je suis restée en haut de mon plongeoir (https://couvent.sacripanne.net/post/2024/12/21/le-point-de-bascule) à ne pas savoir si je sautais ou pas jusqu’aux fêtes. Je restais incrédule face à l’intérêt manifeste de mon crush, la période me donnait l’impression de vivre un téléfilm de noël et s’il y a une chose qui est sûre, c’est que je ne suis pas une héroïne de comédie romantique…
Puis, il y a eu ce jour, après noël, où nous nous sommes croisés et nos yeux se sont dits beaucoup choses que ni nos gestes et encore moins nos paroles ne formulaient. Ce jour là, j’en ai eu assez, il fallait que je sache. C’est sympa d’avoir un crush, les petits sourires, les petits sous-entendus mais à un moment, ce n’est plus suffisant et si ce n’est qu’un jeu, il est bon de le savoir. Je décidais donc, de lui envoyer un message une fois ma journée terminée pour éclaircir la situation. C’est une chose que je ne sais absolument pas faire, ça allait être brute de décoffrage voire agressif… sur le trajet me ramenant chez moi, je tournais et retournais les phrases mais c’était du genre « tu comptes m’inviter à boire un verre ou je me fais des films ?!», « t’es au courant que tu me plais énormément ?!! » Bref, que des formules pas du tout adaptées à un début d’histoire amoureuse. Mais il fallait que je lui dise et comme j’allais avoir quelques jours de repos, cela me permettait de digérer sa fin de non recevoir, puisqu’il était évident qu’il me menait en bateau (confiance en soi à 100%).
A peine chez moi et pour ne pas me dégonfler, je saisis mon téléphone, déterminée à écrire absolument n’importe quoi et, surprise, un message de lui. Je sens mon cœur qui ne sait pas s’il doit rejoindre le cerveau ou descendre dans les talons (très étrange comme impression). Je commence à lire « Salut NP, j’espère que tu as passé une bonne journée… » je vois que le message est long, j’ai peur, j’éteins mon téléphone et je m’assois sur mon lit, me relève, me rassois… je crois me souvenir que j’ai poussé des petits cris. La chose la plus censée que je trouve à faire c’est un message à ma confidente de toujours (coach lover à ses heures perdues) qui me demande ce que dit le message, j’en sais rien, je ne l’ai pas lu…. Ben, LIS LE !!! me répond-elle un peu méprisante… Bref... je m’exécute et je pense que mon cœur est allé cogné toutes les parties de mon corps comme une bille de flipper.
Donc, ça m’arrive à moi ! Sans déconner ! J’en reste les bras ballants, stupéfaite, ne sachant absolument pas quoi répondre. Un mec me dit qu’il a envie d’aller boire un verre, un café, manger au resto ou simplement se balader tant que c’est avec moi. Il est fou ?!
De nouveau, demande d’avis et de conseils à l’autre moqueuse qui me répond toujours sur le même ton « BEN TU DIS OUI !!!!!!!! » (en plus, elle écrit en majuscule!). Et elle rajoute « et tu lui dis que tu allais lui écrire la même chose, ça va l’émoustiller » (coach lover très terre à terre).
C’est ce que j’ai fait au bout d’une quarantaine de minutes passée à gesticuler dans tous les sens en poussant des petits cris bizarres jusqu’en faire peur à mon chat.

Nous nous sommes vus le lendemain soir, chez moi, il a apporté un panier garni pour que je n’ai rien à préparer puisque je finissais tard. Comédie romantique en marche… nous avons parlé un peu plus de 5h, sans même nous effleurer. Énorme déception, jusqu’à son message à peine arrivé chez lui pour me dire qu’il n’avait pensé qu’à m’embrasser toute la soirée mais n’avait pas osé. Quand nous nous sommes revus, nous n’avons pas parlé, enfin très peu.

Et depuis, ma vie est un long fleuve tranquille… Je vis d’amour et d’eau fraîche, des papillons dans le ventre et des étoiles dans les yeux.
En fait, absolument pas, j’ai l’impression d’être en chute libre, sans parachute et j’attends de m’écraser au sol. Pendant que lui, se laisse porter, plane, serein, confiant, c’est une évidence m’a-t-il dit. Pour moi, c’est une évidence que ça va foirer à un moment. Quand il me tient la main, je plane avec lui, quand il me lâche, c’est une horreur à vivre. Seulement, c’est quelqu’un avec une vie très remplie et il ne me tient pas la main très souvent même si on reste en contact quotidien. Quand on se quitte, je me sens aspirée par de très anciennes angoisses très tenaces. J’ai l’impression que ma vie est vide et n’a aucun sens alors qu’avant lui, elle était chouette, je l’aimais bien. J’ai jamais autant versé de larmes pour rien au point de me demander s’il serait pas mieux de tout arrêter.
Je vais mal parce qu’un homme est gentil et ne joue pas avec moi… c’est dingue et ce constat me rend encore plus triste.