Je me suis tiré une balle dans le pied. J'ai creusé le trou dans lequel je suis tombée, la chute a été lourde et douloureuse.

Je me suis débattue avec un truc indéchiffrable.

Des jours et des jours pour relever le nez et prendre une bouffée d'oxygène. Ca va mieux, mais c'est fragile.

Et comme d'habitude en pareilles circonstances je m'interroge sur l'intérêt de poursuivre ce blog parallèle.

C'est ici l'endroit où je me raconte ma vie, où je la digère ; écrire, même un ramassis de conneries, même pas bien, c'est ma façon de décharger un gros bout des émotions dans lesquelles je m'entraverais, sinon. Cet endroit me fait du bien. Il me soulage de choses qui me seraient beaucoup plus douloureuses autrement.

J'ai testé ces derniers jours le fichier dans un coin de mon ordi mais sans l'exercice "cosmétique" (choix de la photo, de la musique, relecture minimale) je laisse la flemme gagner. Et j'accumule à l'intérieur de moi, je n'arrive plus à penser raisonnablement. Il me faut une énergie considérable pour me tenir aux preuves, au rationnel . Pour faire confiance à nouveau en ce que je ressens, aussi. Ne faire qu'une place raisonnable au doute.

Mais écrire ici, c'est aussi la fragilité liée à des regards autres. Je croyais être arrivée à m'en défaire totalement, mais voilà, il suffit d'un, parfois, qui remplit les trous sur mon chemin de choses indéchiffrables.

Bref, j'ai pas encore décidé.

J'ai mis en place mon arsenal lourd de retour sur Terre, cette semaine, et le choc du contact avec le sol est assourdissant de douleur. Alors mettons que je ne suis pas en état de prendre de décisions.