Con comme un rideau de douche, la meuf.

Enfin, con, non, j'avais des raisons.

Mais à l'abri derrière mon bunker à moi, fait de certitudes imprenables (ça n'arrivera pas) et de minimisations (ça existe ? oui puisque je viens de l'écrire) drastiques, j'étais confortablement posée, capable de tenir un siège de mon cœur ; oui, tu bats, c'est merveilleux, non, ça n'existera pas autrement, sois sage, ô ma douleur et toutes ces sortes de choses.

Et puis un jour pas fait comme un autre, ou plutôt une suite de jours pas faits comme les autres, je me suis réveillée en me demandant ce qu'étaient ces bruits joyeux et ces couleurs vives.

Il semblerait que j'ai trouvé refuge au milieu d'un feu d'artifice.

Emue, infiniment, par une fenêtre ouverte sur un autre cœur que le mien. Ça bat sourd, fort, haletant.

Grian Chatten, en contre jour devant le coeur symbolique de l'album Romance, bras ouverts, sur scène en novembre dernier.
Bras et coeur ouverts., nov. 2024

Il n'a pas fallu beaucoup de temps pour faire des brèches énormes dans mon bunker. Le jour y arrive à flots, c'est beau, je suis à poil derrière un pan de mur qui ne masque presque plus rien, tout va bien, pas de quoi avoir peur. Ça n'est pas comme si les piles de non-dits, même presque dits étaient des certitudes, hein ? Ça n'est pas comme si, au moment précis où on s'expose à un bout d'espoir, on prend conscience de tout ce qu'on a à perdre ?

Bien maline, à avoir réglé quelques comptes sérieux avec ma Bavarde, pour me trouver à me poser des questions aussi intéressantes que "ai-je compris ce que j'ai compris ? Bien compris ? Ce qu'il fallait comprendre ? Non ? Oui ?"

Je ne sais pas quoi penser, je ne sais pas si je vais me fracasser au sol ou m'envoler.

Est-ce que cet univers cessera un jour de s'étendre ?