Je suis hautement comique, à supputer les bunkers des autres, à envisager le déni d'autrui, sans regarder le mien dans les yeux.
Enfin, comique, ça dépend peut-être pour qui.
Parlons-en, de mon bunker à moi. Dedans j'ai mis tout ce que je pouvais d'attentes. Posé des verrous presque partout. Tagué les murs de "NON" géants pour m'interdire de trop rêver. Je me suis mise dans une posture défensive, d'accord pour voir ce que l'autre a dans le coeur, mais prête à minimiser ce que j'y trouverai. Parce que, sait-on jamais, ça pourrait nourrir des idées impossibles. J'ai mis des freins partout, pour essayer de ne pas m'emballer.
Et puis un beau matin, un peu par accident, me voilà à comprendre un truc à retardement, et voir sous un jour complètement différent les semaines écoulées depuis. J'ai reçu plus que je n'aurais osé attendre et je ne l'ai pas vu
Me rendre compte que ce que j'avais ressenti comme une mise à distance était lié à ce que j'avais loupé, sans doute.
Con comme un rideau de douche, la meuf.
Enfin, con, non, j'avais des raisons, mais ce que ça implique en blessure de l'autre, en dynamiques conversationnelles entre nous, ça me bouleverse.
Je m'en veux, un peu.
Je regarde les choses dans cette nouvelle lumière, joliment sidérée par ces nuances auxquelles je n'avais pas trop laissé de place, de peur d'avoir mal, de peur de ne pas assez bien me protéger.
Emue, infiniment, par cette fenêtre ouverte sur un coeur.

Reconnaissante pour ce qui a repris le dessus.
Le mien bat, sourd, fort.
Est-ce que cet univers cessera un jour de s'étendre ?
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