Hier, j'étais en train de laver un truc dans l'évier et ma mère, qui entrait par la porte derrière moi, de me dire "tu as un joli dos". Il faut sans doute comprendre : tu as commencé à prendre des couleurs.

J'en ai été émue de cette petite phrase de rien, parce qu'à part parfois mes enfants, il n'y a plus personne dans ma vie qui se glisse près de moi pour me prendre la main, pour m'embrasser furtivement au passage, pour me dire qu'il aime la couleur de mes yeux ou mon sourire, la douceur de ma main ou que sais-je encore.

C'est fou, de sentir cette pulsion de vie qu'est l'amour, si fort, si palpitante en moi et d'être privée de ça, le geste qui va avec le sentiment, le mot qui va avec le flot de tendresse.

Je me sens seule comme ce cormoran sur le rocher.

T'sais, la meuf qui se sent, curieusement, aimée, mais pas complètement. Qui se plaint de l'absence de toucher. Mais qui a dit il y a peu que le toucher du dernier la hérissait. Jamais contente, en somme.

Mais j'ai la peau baromètre, quand j'aime j'ai envie de caresser, d'embrasser, d'enlacer, quand je n'aime pas je fuis le contact.

Et comme je suis en panne d'écriture ces jours-ci, je n'arrive pas vraiment à expliquer. Ni ce qui me manque de cette tendresse amoureuse, ni le sentiment de vide à l'idée que ça pourrait durer.

Bref. Vertu des billets d'été qui passent inaperçus. Je peux geindre sur mon sort tranquille, ça n'interrompra le bronzage de personne.