Quand je dis que c'est fini, pour moi, la vie sentimentale, ça n'est pas par conjuration du mauvais sort ou pose de drama queen qui veut s'entendre dire qu'on trouve quand on ne cherche pas (pitié).

C'est juste que c'est bon, j'ai fait le tour de ces conneries.

Je ne veux plus d'un mec pour qui je dois rétrécir qui je suis pour obtenir son agréement.

Je ne veux plus d'un mec qui ait besoin d'une maman avec laquelle il a le droit de baiser.

Je ne veux plus d'un mec qui veut me faire entrer dans ses cases.

Je ne veux plus d'un mec qui vit dans un univers parallèle.

Je ne veux plus d'un mec en chantier pas habitable.

Je ne veux plus d'un mec qui ne me traite pas bien, quelle qu'en soit la manière.

Je ne veux plus d'un mec dans un stade de déni pathologique.

Je ne veux plus d'un mec avec qui je ne partage rien ou si peu de ce qui me grandit.

Je ne veux plus d'un mec qui me viderait sans rien donner en échange.

Je ne veux plus d'un mec qui ne comprends pas ma vision du monde, de la vie, au moins un peu.

Je ne veux plus d'un mec qui tenterait, même sans faire exprès, de me faire honte de ce que je ressens ou comment.

Je ne veux pas d'un mec qui tord le nez quand je lui dis ce que j'ai dans le coeur, comme si j'avais chié sur son paillasson.

Je ne veux pas d'un mec qui ne serait pas aussi heureux de m'aimer que l'inverse.

Je ne veux pas d'un mec qui ne serait pas capable d'honnêteté vis-à-vis de lui et des autres. De moi, en tout cas.

Je ne veux pas d'un mec qui n'assumerait rien.

Je pourrais continuer longtemps mais déjà à "honnête, pas lâche", on a réduit la partie masculine de l'humanité à deux individus, l'un et gay et l'autre en train d'agoniser.

Alors vos histoires de "louper l'amour qui me passerait sous le nez" (ou comment pousser l'idéologie du "mieux vaut être mal accompagnée par le seul qui passe que seule, avec les meilleures intentions) ou d'avoir une vision réaliste du monde.... merde, non, c'est bon, ça j'ai donné et je m'y suis sentie plus seule que seule. L'amour chacun le nez sur son smartphone dans un coin du canapé, non merci.

J'espère que dans six mois, dix ans, quinze, la trouille de crever seule, de ne plus sentir une main prendre la mienne, une peau contre la mienne ne me fera pas changer d'avis et replonger pour un truc qui m'abimerait encore un peu plus. La vie s'en charge, merci.

C'est dur, la solitude, dur à en crever certains jours. Mais c'est libre, aussi. Surtout quand on aime dire sa vérité à la vie en la regardant au fond des yeux. Mais c'est pas fait pour les petites choses fragiles.

(Oui, j'ai interdit à ma colère de prendre mes décisions, ces derniers temps. Pas peu fière d'y avoir réussi. Mais on ne va pas se faire un ulcère en plus alors il m'en reste un peu à évacuer. C'est pour moi, personne n'est obligé de s'infliger quoi que ce soit.)

Mon profil gauche en gros plan en train de regarder au loin.

(Une autre version arrive, je suis dans un TGV à wifi réticent, beaucoup plus amateur, avec ma maman et son pote John-Luke, l'homme aux pulls à torsades), pour une Saint Patrick quelconque. Elle sortait de 18 mois de traitements divers pour la sortir de deux cancers différents. Des preuves accablantes montrent les mêmes en train de chanter sur Grafton Street à Dublin. Pour vos fêtes et événements elle chante aussi Yesterday à peu près sur commande, ma réservée de mère. Ce que c'est qu'un coeur qui bat pour de vrai, hein ?)