Je me souviens d'une expo consacrée à Almodóvar, il y a bien 15 ans de ça, à la Cinémathèque. Il expliquait, via le biais d'un panneau, on ne faisait pas en ce temps d'expositions augmentées d'un podcast ou autres compléments spectaculaires, qu'à l'instar de Colette, son lit était son "navire amiral" où tout se passait, de la naissance à la mort via l'amour et mille autres choses aussi.
Moi aussi, j'ai un lien particulier avec mon lit, pas seulement à cause du sommeil. C'est là qu'on vient me trouver pour les grandes et petites conversations, c'est là que je me replie pour me protéger des âneries que mes enfants ont, successivement, regardées sur la télé du salon.
Si je n'y travaille pas, je m'y installe volontiers pour écrire - pour les blogs, pour moi - éditer des photos, lire, écouter de la musique.
J'y mange avec délices mes légendaires petits déjs de jours chômés, ou de travail mais depuis la maison, en lisant, regardant des vidéos sur la photo ou un morceau de film ou de série.
C'est l'endroit qui est à moi, non partagé, dans l'appartement ; pas selon l'avis des chats mais ces derniers sont désormais priés de faire chambre à part.
C'est dans mon lit que je rêve éveillée ou cuve mes douleurs, le reste du temps et en n'importe quel autre lieu, je suis priée d'être pragmatique et fonctionnelle.
Si les objets pouvaient penser, percevoir, il saurait tout de mes doutes, de mes envies, de ma fatigue, de mes désirs, il connaîtrait le goût de mes larmes et le poids de mes songes.
Ce sont les premiers mètres carrés que j'ai reconquis, le premier acte de séparation.
L'endroit où je ne dors toujours pas bien, mais moins mal d'y être seule.
À l'heure venue de m'y glisser pour dormir, au moment où la douceur de la couette caresse ma peau nue, toujours ou presque coexistent ce grand soupir de bonheur à m'étaler de tout mon long dans une position aussi improbable que confortable. Et l'infini frisson du manque d'une peau qui n'a jamais trouvé la mienne.


Le lit comme un lieu à soi ?
Kozlika chez moi, en tout cas, oui :)
Le lit, la zone de confort ultime.
Et si c’est pas le cas, faut du changement.
Point barre.
Alors justement, Orpheus puisque tu parles de changement dans mon lit, j'ai récemment commandé deux oreillers neufs (mon rapport aux oreillers est compliqué, visiblement je les maltraite et j'ai un mal de chien à trouver le bon, par ailleurs j'aime qu'il y en ait sur toute la largeur du lit - pour moi toute seule - et le nombre idéal est : trois. Que faire de la quatrième taie ?)
J’ai un rapport un peu similaire avec les oreillers. Le problème a chez moi été résolu par 2 oreillers + 1 traversin.
Le traversin, chez moi, se porte le long du corps, parfois coincé entre les jambes, parfois juste chevauché d'une jambe. (Oui, je sais, tu rigoles Orpheus !)
Mon seul commentaire, Sista, sera : No comment. 🤭