Arbrav exprime ici une sorte de "souhait" auquel il m'est compliqué de répondre vraiment.

Sans pression, sans jugement, j'avoue que je serais curieux d'avoir tes mots pour, en miroir, dire ce que tu offres 😘

Si j'étais dans une relation amoureuse, ça ne serait pas très élégant de ma part de partager avec vous, lecteurs, lectrices, des mots écrits pour lui.

Et si je ne le suis pas, les mots d'amour dans le vide, sans inspirateur... sonneraient probablement un peu faux.

Ou alors, si j'avais le cœur amoureux sans l'histoire d'amour (mais hey, ça serait une histoire en soi), ça serait un exercice périlleux de les livrer ici. S'il lisait ? S'il comprenait ? S'il s'en fâchait ? Si, si, si ? (J'ai les noms d'absolument tous ceux et toutes celles qui se marrent derrière leur écran, ça va se payer.)

Mais j'ai quand même un peu envie de répondre à Arbrav avec ce que je peux. Après tout, c'est un peu la raison d'être de ce blog. Raconter sans aucune dignité ce qui se passe dans ma tête quand je m'affole pour un garçon, entre autres.

De quoi est fait mon langage amoureux ? D'écrit, bien sûr. C'est ma langue de l'affection, l'écrit. Ça, il en existe des échantillons sur tout le ouèb depuis plus de vingt ans ; pas difficile de se faire une idée de comment sonnent mes mots.

De tendresse un peu moqueuse. De pudeurs impudiques et inversement. D'à brûle-pourpoint. D'insécurités sans doute un peu chiantes (Tu m'aimes ? Vraiment ? Pourquoi ? Comment ? Vas-y, montre moi !). D'humour de qualité variable, de rires. De cette langue particulière qu'est le partage de livres, chansons, films, photos, sculptures, etc qu'on aime, l'un, l'autre. De complicité(s).

D'une sorte de fil qui va de l'un à l'autre en permanence et qui se met à vibrer d'une pensée, d'un rien, ou d'une grande déclaration. D'admiration irrévérencieuse.

De colères puissantes comme les orages méditerranéens au mois d'août et de flèches acérées, pas souvent, parfois.

De mes bras qui s'ouvrent pour accueillir l'autre même à des milliers de kilomètres de distance. D'envie de me blottir contre lui en chair comme en mots. De douceur.

Peut-être que j'aurais envie de lui dire à quel point j'ai laissé des morceaux de mon âme à chacun de nos moments partagés, chacun de nos éclats de rire, chacun de nos mots qui ont visé juste, chacun de ses gestes vers moi, que j'aime voir une nuance plus sombre onduler dans son regard, parfois, quand il a l'air heureux de me voir. Que son goût pour le partage m'émerveille, que la tournure de son esprit me ravit. Que ses aspérités me sont aussi chères que ses qualités, ses ombres que ses lumières, qu'il n'existe pas un moment où je n'aie envie de le voir, que j'aime savourer le décompte des jours avant lui. Que j'ai hâte de savoir de quelle façon il va me surprendre. Que j'aurais aimé connaître le goût de ses lèvres sur les miennes et la caresse de ses mains sur mon corps, que les miennes picotent d'envie d'être moins sages qu'elles ne le sont. Et qu'à chaque fois qu'il me sourit mon cœur bat un peu plus fort.

Un truc dans ce genre.

Pas un exercice facile que de répondre à Arbrav, donc.